Lors des Journées scientifiques de l’économie béninoise, le professeur James Robinson, prix Nobel 2024, et l’économiste Adama Diaw ont analysé les défis et les potentiels du développement en Afrique subsaharienne.
Pour James Robinson, l’histoire africaine montre que le continent n’était pas faible avant la colonisation, mais organisé différemment. Les sociétés précoloniales valorisaient les relations humaines et la capacité à fédérer les personnes plutôt que l’accumulation matérielle. Cette logique sociale a favorisé la cohésion et l’ouverture aux étrangers, mais a limité la centralisation du pouvoir et les conquêtes territoriales. Selon lui, ces structures ont rendu l’Afrique vulnérable face aux chocs extérieurs comme la traite négrière et la colonisation.
De son côté, Adama Diaw s’est concentré sur les performances économiques actuelles. Il souligne que les inégalités entre pays ne s’expliquent pas seulement par la géographie ou les ressources naturelles, mais surtout par la qualité des institutions politiques. L’instabilité, la corruption et les institutions faibles freinent le développement, découragent les investissements et perturbent l’économie. Les pays qui ont renforcé leurs institutions ont observé plus de croissance, de stabilité et de confiance des citoyens.
Pour les deux économistes, le développement de l’Afrique dépend avant tout de la consolidation institutionnelle. Sans institutions solides et stables, il sera difficile pour le continent d’atteindre ses objectifs de développement durable et la Vision africaine 2063.
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