À Tunis, près d’un millier de manifestants se sont réunis jeudi 25 juillet pour dénoncer la dérive autoritaire du président Kaïs Saïed et réclamer la libération des prisonniers politiques. Ce rassemblement, organisé par plusieurs coalitions de l’opposition telles que le Front de salut national, Attayar et la coalition démocratique, coïncidait avec le 68e anniversaire de la proclamation de la République tunisienne, mais aussi avec le quatrième anniversaire du coup de force institutionnel du président, survenu le 25 juillet 2021.
Depuis cette date, Kaïs Saïed a suspendu le Parlement, modifié unilatéralement la Constitution, renforcé l’exécutif à son profit et procédé à une vague d’arrestations ciblant opposants, journalistes et activistes. Après une période de silence dans la rue, la contestation reprend voix. Sur la place Mohamed Ali, les manifestants ont scandé des slogans contre la « dictature », exigé la « libération des détenus d’opinion » et accusé le régime de « violer la démocratie issue de la révolution de 2011 ».
Sous une surveillance policière stricte, la mobilisation reste modeste mais témoigne d’un regain d’énergie de l’opposition face à la crise économique, à la hausse des prix et à la réduction des libertés publiques. Par ailleurs, les ONG de défense des droits humains, telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, dénoncent la répression politique et le manque de garanties judiciaires pour les prisonniers politiques.
À quelques mois de la présidentielle de 2024, cette manifestation illustre une montée de la défiance populaire, qui s’exprime plus ouvertement malgré la pression sécuritaire.
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