Au Burkina Faso, la Fédération des associations islamiques (FAIB) a franchi une nouvelle étape dans son engagement contre l’extrémisme en soumettant lundi aux autorités un guide conçu pour démonter les discours dévoyés utilisés par les groupes terroristes se réclamant de l’islam.
La remise officielle de ce document s’est déroulée à Ouagadougou en présence de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre d’État chargé de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, le ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana, et celui de la Communication, Pindgwendé Gilbert Ouédraogo.
Une réponse religieuse à une menace idéologique
Le guide, selon l’Imam Boubacar Yugo, porte-parole de la FAIB, vise à rétablir la vérité religieuse face à des interprétations extrémistes et erronées de l’islam. En s’appuyant sur le Coran et les hadiths, il déconstruit les justifications théologiques avancées par les groupes armés.
« Ce que ces hommes prêchent au nom de l’islam n’en est pas. Il s’agit d’un égarement. Notre rôle est de ramener la clarté et de rappeler que l’islam est une religion de paix, de justice et de cohésion », a déclaré l’imam, citant notamment ce verset coranique : « Celui qui tue une personne innocente, c’est comme s’il avait tué toute l’humanité. »
Une sensibilisation ciblée et continue
Destiné d’abord à la communauté musulmane du Burkina Faso, ce document est aussi un outil de sensibilisation nationale. L’objectif : immuniser les croyants contre la manipulation idéologique et les appels à la violence.
L’imam Yugo a exhorté les populations à se détourner des messages haineux, particulièrement sur les réseaux sociaux, et à refuser toute forme d’endoctrinement. Il a également adressé un appel aux individus enrôlés dans la violence : « Il est encore temps de revenir sur le droit chemin. L’islam ne cautionne pas les actes de terreur. »
Une contribution religieuse à la paix
Face à une crise sécuritaire persistante depuis 2015, les initiatives de la FAIB s’inscrivent dans les efforts de résilience nationale. L’organisation a réaffirmé sa détermination à intensifier ses actions de sensibilisation dans tout le pays pour freiner la propagation des discours violents et contrer les tentatives d’instrumentalisation de la foi.
Le gouvernement burkinabè, de son côté, salue ce type d’engagement citoyen. À travers ce partenariat entre autorités et leaders religieux, c’est une stratégie plus globale de lutte contre l’extrémisme qui se met en place, avec pour socle le dialogue, la foi et l’éducation.
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