À N’Djamena, les avocats de Succès Masra ont été empêchés de rencontrer leur client lundi 19 mai, alors qu’il est détenu depuis trois jours au siège de la Police judiciaire. Le collectif dénonce un traitement indigne et annonce des poursuites. Dans un communiqué publié après leur tentative d’accès, les avocats du président du parti Les Transformateurs affirment avoir été informés d’une audition prévue pour leur client, plus tôt dans la matinée, au bureau du procureur de la République. Mais une fois sur place, à la Coordination générale de la Police judiciaire, ils se sont heurtés à un refus catégorique d’entrée. Selon leur témoignage, les autorités policières ont invoqué l’absence d’instructions précises autorisant cette rencontre. Pire encore, un agent en faction aurait proféré des insultes à leur encontre, déclarant : « Votre client n’est qu’un simple prisonnier ; vous-mêmes, vous n’êtes que des avocats, simples bandits. Osez entrer si vous êtes des hommes. » Le collectif d’avocats qualifie cette situation d’atteinte grave aux droits de la défense et envisage de porter plainte pour injures publiques et menaces contre l’auteur présumé des propos. Il dénonce également une obstruction à leur mission, pourtant protégée par les principes fondamentaux de la procédure judiciaire. Cette tentative avortée survient alors que le parti Les Transformateurs continue de réclamer la libération immédiate de son leader, arrêté le 16 mai à l’aube par des agents de la police. Le parti évoque une manœuvre politique visant à faire taire une voix critique dans un contexte tendu à l’approche des échéances électorales. Les circonstances entourant la détention de Succès Masra et les entraves imposées à ses avocats soulèvent de nombreuses interrogations sur le respect de l’état de droit au Tchad.
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