L’épidémie de choléra qui frappe l’Angola depuis fin janvier touche désormais 17 des 21 provinces. Près de 600 décès ont été enregistrés sur plus de 18 000 cas, soit un taux de mortalité de 3,2 %, bien au-delà du seuil d’alerte fixé à 1 %. Face à l’ampleur de la crise, les autorités sanitaires et leurs partenaires ont renforcé la riposte. L’Organisation mondiale de la Santé a déployé une équipe d’urgence dans la province de Cuanza Sul, la plus affectée. Cette zone souffre d’un accès limité à l’eau potable et à l’assainissement de base. Entre le 27 avril et le 5 mai, plus de 150 agents de santé ont été formés à la prise en charge des cas. Des centres de traitement ont été mis en place. Des actions ciblées sur l’accès à l’eau ont été lancées, avec notamment la chloration du fleuve Cambongo et des contrôles de qualité réguliers. « Notre intervention a permis une détection plus rapide des cas, un renforcement des compétences locales et une mobilisation accrue des communautés », a déclaré Kuku Muhao, responsable des urgences à l’OMS. Plus de 1 470 acteurs communautaires volontaires, chefs religieux, membres de la Croix-Rouge ont été formés pour alerter, sensibiliser et prévenir la transmission du choléra. Près de 300 responsables locaux ont pris part à des campagnes de mobilisation. Cependant, de nombreuses zones rurales restent très exposées. Le manque d’infrastructures sanitaires et l’éloignement des services de santé compliquent la réponse. Pour contenir la propagation, une campagne nationale de construction de latrines a été lancée, avec l’appui des autorités locales. L’épidémie continue de progresser malgré ces efforts, révélant l’urgence d’un investissement durable dans l’eau, l’assainissement et les soins de santé de base.
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