Le ministère nigérien de l’Intérieur vient de prendre une mesure radicale en suspendant les activités d’un grand nombre d’ONG et associations à travers le pays. Selon des messages officiels, les structures ciblées sont celles qui n’ont pas publié leurs états financiers pour 2024, une obligation désormais stricte imposée par les autorités.
Le document transmis aux gouverneurs indique clairement que les structures absentes de la liste des ONG ayant rempli cette obligation doivent cesser immédiatement leurs opérations. L’ampleur de la mesure touche aussi bien des organisations nationales que des ONG internationales actives dans l’humanitaire, la santé, l’éducation ou le développement rural.
Cette décision intervient peu de temps après un forum national tenu fin octobre à Tillabéri, qui a souligné la nécessité d’un « cadre juridique et institutionnel » plus rigoureux pour encadrer les ONG.
Par ailleurs, en parallèle à ces suspensions, une nouvelle structure de surveillance des ONG a été créée. Elle a pour mission de s’assurer que leurs activités « s’alignent sur les priorités nationales en matière de sécurité, gouvernance et développement ».
Ce resserrement du contrôle traduit une volonté croissante du gouvernement nigérien de maîtriser l’espace associatif. Des organisations de défense des droits de l’homme y voient une stratégie plus large visant à limiter la marge de manœuvre des acteurs civiques au Sahel.
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