Le Mali a officiellement porté devant la Cour internationale de justice (CIJ) le différend qui l’oppose à l’Algérie après la destruction d’un drone militaire malien. La saisine, enregistrée le 16 septembre 2025, a été confirmée par un communiqué de la Cour le 19 septembre, démentant ainsi les déclarations d’Alger qui niait l’existence de la plainte.
Dans sa requête, Bamako qualifie l’incident survenu dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril, destruction d’un drone de reconnaissance engagé en mission sur son territoire, de violation flagrante du principe de non-recours à la force et d’« acte d’agression » au sens de la résolution 3314 de l’ONU.
La CIJ a précisé que la procédure ne pourra avancer qu’à condition qu’Alger reconnaisse sa compétence. Mais le simple enregistrement de la plainte suffit déjà à internationaliser le dossier. Quelques jours plus tôt, le 13 septembre, le ministre algérien des affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait assuré qu’« aucune notification officielle » n’avait été reçue, une position désormais fragilisée par la confirmation onusienne.
Pour Bamako, ce recours illustre la volonté de régler ses différends par le droit international et de consolider son image d’acteur responsable. En s’appuyant sur la Charte des Nations unies, l’Acte constitutif de l’Union africaine et le Pacte de non-agression de 2005, le Mali affirme sa souveraineté et met en cause la posture de dénégation d’Alger.
Au-delà de l’aspect procédural, la démarche a une forte portée politique : elle place l’Algérie face à ses responsabilités et remet en cause son rôle traditionnel de médiateur dans le Sahel. Pour les observateurs, la réponse d’Alger — refus de compétence, acceptation limitée ou règlement au fond, sera décisive pour l’avenir des relations bilatérales et pour la crédibilité du multilatéralisme dans la région.
Laisser un commentaire