La raffinerie Dangote, propriété de l’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote, est au cœur d’une vive controverse sociale au Nigeria. En cause : le licenciement de nombreux travailleurs nigérians et leur remplacement présumé par des ouvriers étrangers, principalement indiens.
Selon les syndicats du secteur pétrolier, notamment le PENGASSAN, plusieurs centaines d’employés nigérians ont été renvoyés ces derniers mois dans le cadre d’une « réorganisation » interne. Les représentants des travailleurs dénoncent une décision injuste et affirment que ces licenciements ont surtout touché des employés locaux, tandis que des expatriés auraient été recrutés pour occuper leurs postes.
Cette situation a provoqué une forte colère syndicale, alimentée par des accusations de discrimination, de non-respect du droit du travail nigérian et de marginalisation de la main-d’œuvre locale. Les syndicats affirment également que certains travailleurs nigérians auraient été empêchés d’accéder au site, alors que des employés étrangers y travaillaient librement.
Face à cette situation, des mouvements de grève ont été lancés, entraînant des perturbations dans l’approvisionnement en pétrole et en gaz. La crise a rapidement pris une dimension nationale, poussant les autorités nigérianes à intervenir pour éviter une paralysie du secteur énergétique.
De son côté, la direction du groupe Dangote rejette les accusations. Elle explique que les licenciements étaient liés à des questions de sécurité et de performance, et assure que la raffinerie emploie toujours un grand nombre de Nigérians. Le groupe nie toute volonté de remplacer systématiquement les travailleurs locaux par des expatriés.
Alors que des discussions sont en cours entre les syndicats, la direction et le gouvernement, cette affaire relance le débat au Nigeria sur la préférence nationale dans l’emploi, la place des travailleurs locaux dans les grands projets industriels et la responsabilité sociale des grandes entreprises.
Laisser un commentaire