Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, a lancé un avertissement sans détour : la menace terroriste, autrefois limitée au Sahel, gagne désormais les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
Selon les données du mécanisme d’alerte de la CEDEAO, plus de 450 attaques et 1 900 décès ont été enregistrés depuis le début de l’année 2025. Un chiffre qui illustre l’ampleur et la vitesse de l’expansion des groupes armés, qui ne se contentent plus de frapper militairement. Ils mènent également ce que Dr Touray décrit comme une “offensive économique” : sabotages d’infrastructures, perturbation des approvisionnements, paralysie des routes commerciales. Autant d’actions qui affaiblissent des économies déjà fragiles et aggravent la détresse des populations.
Pour répondre à la menace, la CEDEAO accélère la montée en puissance de sa Force en attente : initialement forte de 1 650 éléments, elle devrait atteindre 5 000 hommes dans les prochains mois grâce aux contributions de ses États membres et au soutien de partenaires extérieurs. Mais pour Dr Touray, un obstacle majeur persiste : le manque de cohésion régionale, marqué par la multiplication d’initiatives non coordonnées et des tensions entre pays, notamment avec les États de l’AES.
Il a ainsi exhorté le Conseil de sécurité à soutenir un retour à la confiance, une harmonisation des stratégies et une coopération plus étroite entre la CEDEAO, l’Union africaine et les partenaires internationaux.
« Si nous n’agissons pas ensemble maintenant, l’Afrique de l’Ouest tout entière pourrait vaciller », a-t-il averti. Un appel pressant à une action collective, avant qu’il ne soit trop tard
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