L’Espagne vit un procès inédit : pour la première fois, son procureur général, Álvaro García Ortiz, comparaît devant le Tribunal suprême. Il est accusé d’avoir transmis aux médias un courriel confidentiel lié à une enquête sur le conjoint d’Isabel Díaz Ayuso, présidente de la région de Madrid et figure montante de la droite.
L’affaire, qui fragilise le gouvernement de Pedro Sánchez, remonte à 2024. Les enquêteurs soupçonnaient Alberto González Amador, le compagnon de Mme Díaz Ayuso, d’avoir fraudé le fisc à hauteur de 350 000 euros. Peu après, un mail de son avocat proposant un accord de plaider-coupable a été révélé dans la presse. Le camp de Mme Díaz Ayuso accuse alors M. García Ortiz d’être à l’origine de la fuite.
Mis en examen en janvier 2025, le magistrat nie toute implication et dénonce une manœuvre politique visant à détourner l’attention de la fraude fiscale présumée. Le procureur du Tribunal suprême a d’ailleurs demandé sa relaxe, estimant qu’aucun délit n’a été commis.
Si la justice le déclare coupable, M. García Ortiz encourt jusqu’à six ans de prison et serait contraint de quitter ses fonctions, provoquant une crise sans précédent au sein du parquet espagnol et un nouveau revers pour le Premier ministre.
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