À l’approche des élections présidentielles de 2025, le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan, Koné Braman Oumar, a rencontré le vendredi 26 septembre 2025 des acteurs des médias sociaux, des blogueurs et des directeurs de publication de sites en ligne. L’objectif était de rappeler l’importance d’un usage responsable des plateformes numériques et de prévenir les dérives liées à la désinformation et aux propos haineux.
Cette rencontre, placée sous le thème « La responsabilité des administrateurs de pages sur les réseaux sociaux, des blogueurs et des influenceurs », a été l’occasion pour le magistrat de lancer un avertissement fort. Selon lui, « la récréation est terminée » et le pays entame désormais « la vitesse supérieure de la répression » contre toute dérive langagière sur internet.
Le procureur a insisté sur la nécessité de filtrer les publications et commentaires sur leurs pages respectives. « La liberté d’expression est garantie par la Constitution ivoirienne, mais elle connaît des limites. Tout propos portant atteinte à la sécurité nationale vous expose à des poursuites. À compter d’aujourd’hui, la récréation est terminée », a-t-il déclaré.
Koné Braman Oumar a précisé que tant l’auteur d’un contenu diffamatoire ou incitant à la haine que l’administrateur de la page qui ne le supprime pas peuvent être poursuivis. Il a exhorté les acteurs des réseaux sociaux à mettre en place des modérateurs et à veiller à ce qu’aucun message haineux ou appel à l’insurrection ne soit diffusé.
« La Côte d’Ivoire s’apprête à aller aux élections. Nous observons des dérives langagières, des propos xénophobes et des appels à l’insurrection sur les réseaux. Je vous engage à veiller à ce que ce type de publication disparaisse », a-t-il ajouté.
Le procureur a rappelé que l’État dispose des moyens pour identifier et poursuivre tous les auteurs d’infractions sur internet. « Nul n’est caché aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Les moyens nécessaires pour retrouver les contrevenants ont été mis en place », a-t-il averti.
Interrogé sur le cas du cyberactiviste Ibrahim Zigui, incarcéré depuis quelques temps, le procureur a refusé de commenter, rappelant que le dossier est toujours en instruction.
Enfin, Koné Braman Oumar a rappelé que les directeurs de publication peuvent être poursuivis si les contenus publiés sur leurs sites ou réseaux sociaux contreviennent à la législation sur la presse ou à la loi sur la cybercriminalité. Le magistrat, qui dirige également la section anti-terroriste d’Abidjan, a conclu : « Ma mission est d’appliquer la loi, sans émotions. Elle sera appliquée strictement ».
Laisser un commentaire