L’opposant gabonais Bilie By Nze a vivement critiqué la gestion post-électorale du pays et présenté des propositions pour corriger ce qu’il juge des incohérences et protéger les droits des citoyens.
Dans une déclaration à la presse le 19 août, l’ancien candidat à la présidentielle a accusé le gouvernement de créer un « écran de fumée » pour détourner l’attention des scandales et des difficultés sociales et économiques apparues depuis l’élection d’avril. Il a notamment dénoncé l’incohérence de l’annonce de la fin de la géopolitique dans les nominations, alors que des délégués spéciaux ont été désignés selon leur origine géographique. « Quelle cohérence à nommer les généraux à Libreville, Port-Gentil, Lambaréné, Oyem, tous originaires des mêmes localités ? », s’est-il interrogé.
Sur le plan économique, Bilie By Nze a mis en doute l’objectif gouvernemental de 10 % de croissance, estimant qu’il contredit les prévisions des institutions financières internationales. Il a dénoncé l’attribution de « plus de 95 % des marchés publics de gré à gré en violation de la loi », la réduction des bourses d’études à l’étranger et l’absence de bilan des 7 milliards FCFA alloués à chaque province.
Pour répondre à la crise, il propose quatre mesures principales : créer un groupe de travail sur le statut de Libreville et des villes cosmopolites, instaurer des minima sociaux pour protéger le pouvoir d’achat face à l’inflation, étendre l’Université Omar Bongo pour compenser la baisse des bourses, et garantir un financement démocratique équitable pour tous les partis et candidats.
Bilie By Nze a aussi critiqué l’instrumentalisation de la justice, citant les affaires liées à la famille Bongo et l’ordonnance d’amnistie adoptée par le gouvernement, tout en alertant sur les menaces contre journalistes et activistes.
Sur le plan électoral, il a confirmé l’investiture d’une vingtaine de candidatures législatives et d’une quinzaine de listes locales, précisant qu’il ne se présenterait pas personnellement. Son parti a déposé un recours sur le calendrier électoral, resté sans réponse de la Cour constitutionnelle, qu’il a comparée à un « sarcophage » face à l’ancienne « tour de Pise ».
Cette déclaration survient alors que le gouvernement prépare les prochaines élections législatives et locales, dans un contexte de tensions politiques persistantes au Gabon.
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