Au Mali, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi révisant la charte de la Transition afin de permettre au président de la Transition, le général Assimi Goïta, de briguer un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025. Cette décision, officialisée mercredi 11 juin, aligne le pays sur les choix similaires faits par ses partenaires de la Confédération des États du Sahel (AES), notamment le Burkina Faso et le Niger. Selon le rapport présenté par le ministre chargé des Réformes politiques, cette réforme s’inscrit dans la continuité des Assises nationales de la Refondation tenues en décembre 2021, dont les 517 recommandations appelaient à une restructuration en profondeur de l’État malien avant toute organisation d’élections. Le gouvernement affirme que les progrès accomplis adoption d’une nouvelle Constitution en juillet 2023, regain de contrôle du territoire par les forces de sécurité et avancées contre le terrorisme justifient une poursuite de la transition politique. L’argument central repose sur la nécessité de stabiliser durablement le pays, face à des « menaces de déstabilisation internationale » persistantes. Pour Bamako, l’extension du pouvoir transitoire s’inscrit dans une dynamique de souveraineté et de solidarité régionale. La création de la Confédération des États du Sahel en juillet 2024, née de l’Alliance du Liptako-Gourma, a renforcé cette orientation commune au sein de l’AES. Officiellement, la transition devait durer 24 mois à partir de juin 2022, avec une présidentielle prévue pour février 2024. Mais ce scrutin a été reporté sine die pour des « raisons techniques ». Ce nouveau projet de loi marque donc un virage significatif : au lieu de préparer un retour à l’ordre constitutionnel, Bamako semble privilégier une transition prolongée, personnalisée autour du général Goïta.
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