Élu président de la Banque africaine de développement (BAD) jeudi 29 mai 2025, le Mauritanien Sidi Ould Tah a affirmé sa détermination à engager sans délai l’institution dans l’action face aux nombreux défis du continent. Avec 76,18 % des suffrages au troisième tour du scrutin, il devient le 9e président de la BAD, succédant au nigérian Akinwumi Adesina, après dix années de mandat. À l’issue de son élection, Sidi Ould Tah a salué le soutien du président mauritanien Mohamed Ould El-Ghazouani, des Africains et de son équipe de campagne. Il a déclaré être « prêt » à se mettre au travail, dans un contexte mondial marqué par les tensions géopolitiques, les chocs climatiques, la hausse du coût de l’argent et la réduction des aides au développement. Expert du développement économique et financier en Afrique, Ould Tah arrive à la tête de la BAD avec plus de 30 ans d’expérience. Depuis 2015, il dirigeait la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), où il a mené d’importantes réformes. Il y a lancé un plan stratégique 2020–2030 aligné sur les ODD et l’Agenda 2063, renforçant ainsi la place de la BADEA comme acteur central du financement du développement sur le continent. Économiste de formation, il détient un doctorat en économie du développement (Nice-Sophia Antipolis), un diplôme d’ingénieur agronome (Rabat) et un diplôme de troisième cycle en gestion de projets (Paris-Dauphine). Son parcours illustre un profil technique et multisectoriel, à cheval entre les enjeux ruraux, macroéconomiques et structurels. Ancien ministre mauritanien de l’Agriculture puis de l’Économie, conseiller auprès du Premier ministre et du président de la République, Sidi Ould Tah a toujours œuvré pour des politiques centrées sur la sécurité alimentaire, la transformation structurelle et la lutte contre la pauvreté. Sa vision pour la BAD repose sur trois priorités : accélérer l’industrialisation du continent, renforcer les infrastructures de base et soutenir massivement le secteur privé. Il ambitionne aussi de rapprocher davantage la banque des États membres et de stimuler l’intégration régionale. Trilingue, diplomate et technocrate rigoureux, il entend faire de la BAD une institution plus agile, plus connectée aux réalités africaines, et plus stratégique dans ses interventions. Son élection face à des candidats de poids comme le Zambien Samuel Munzele Maimbo et le Sénégalais Amadou Hott marque un tournant pour l’institution panafricaine. Sidi Ould Tah incarne une nouvelle ère de leadership africain, à la fois ancré dans le terrain et capable de porter la voix du continent sur la scène internationale.
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