Les autorités de transition au Mali ont officiellement dissous, hier, mardi 13 mai 2025, l’ensemble des partis politiques et organisations à caractère politique du pays. La mesure, annoncée à la télévision nationale par le ministre Mamani Nassiré, découle d’un décret adopté en Conseil des ministres extraordinaire et marque un tournant radical dans l’histoire politique malienne. Le décret interdit toute activité politique et prévoit des sanctions contre les contrevenants. Ceux qui occupent des fonctions politiques au nom de partis dissous pourront continuer leur mission, mais sans revendiquer leur appartenance partisane. Cette décision s’inscrit dans le cadre des réformes voulues par la junte pour « refonder » l’État, après les assises nationales de 2021. Elle intervient au lendemain de l’abrogation de la charte des partis politiques et du statut de l’opposition par le Conseil national de transition. Officiellement, il s’agit de « rationaliser » un système jugé trop fragmenté. En réalité, cette décision fait craindre un recul démocratique, comme l’ont dénoncé plusieurs opposants descendus dans la rue le 3 mai. Une nouvelle loi sur les partis politiques devrait être proposée dans les mois à venir, selon les autorités, avec la promesse d’y associer tous les acteurs concernés.
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