La justice militaire congolaise a sollicité mercredi la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, accusé de graves violations des droits humains. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a confirmé que l’ex-président est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, trahison et participation à un mouvement insurrectionnel. Désormais sénateur à vie, Kabila est soupçonné d’avoir soutenu la rébellion AFC/M23, active dans l’est de la RDC. Selon Mutamba, les accusations ne portent pas sur sa période de présidence, mais sur des actes postérieurs, en tant que parlementaire. Le parquet militaire affirme disposer de preuves « tangibles et irréfutables » impliquant Kabila dans la cofondation de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), considéré comme le bras politique du M23. Des biens lui appartenant ont été identifiés en RDC et à l’étranger, mais aucune saisie n’a été effectuée en attendant une décision du Sénat. Mutamba a invité l’ex-président à se présenter devant la justice, avertissant que le procès aura lieu, qu’il soit présent ou non. La coalition politique de Kabila, le Front commun pour le Congo (FCC), et son parti, le PPRD, n’ont pas encore réagi. Leur fonctionnement avait été suspendu mi-avril, une décision contestée devant le Conseil d’État.
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