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Mali : Issa Kaou N’Djim devant la justice pour ‘offense’ au président de la Transition burkinabè

Aujourd’hui, Issa Kaou N’Djim, une personnalité médiatique et politique malienne, se retrouve au cœur d’une controverse qui soulève des préoccupations majeures concernant la liberté d’expression et l’impartialité de la justice au Mali. Jugé pour « offense commise publiquement envers un chef d’État étranger » et « injures par le biais de systèmes d’information », Kaou N’Djim a été incarcéré depuis le 13 novembre dernier, suite à des remarks jugés critiques envers le président de la Transition burkinabè, Ibrahim Traoré.

Au cours d’une émission diffusée sur Joliba TV, Kaou N’Djim avait mis en doute la véracité des accusations portant sur une tentative de coup d’État au Burkina Faso, qualifiant les images diffusées par la télévision d’État burkinabè RTB de « montage » et d’une « mise en scène ». Son opinion, exprimée dans un débat à la télévision, l’a rapidement fait tomber sous le coup de la loi, suscitant un tollé au sein de la classe journalistique et des défenseurs des droits humains.

La suspension de Joliba TV, qui a suivi le retrait de sa licence, a accentué les inquiétudes relatives à la liberté de la presse dans un contexte politique déjà tendu. Les acteurs du secteur médiatique ont décidé de rester mobilisés pour récupérer la chaîne, négociant avec la Haute Autorité de la Communication pour son rétablissement.

L’ONG de défense des droits humains Amnesty International a qualifié la procédure judiciaire contre Kaou N’Djim d’« abus des autorités maliennes et burkinabè », soulignant que des soutiens des militaires, au pouvoir à Bamako, ont parfois tenu des propos beaucoup plus menaçants envers des chefs d’État ouest-africains sans faire l’objet des mêmes poursuites.

La situation d’Issa Kaou N’Djim appelle à une réflexion approfondie sur l’État de droit au Mali, où des voix critiques des autorités sont systématiquement muselées. Alors que la transition politique devrait favoriser un climat de débat ouvert, les répressions dont sont victimes des figures comme Kaou N’Djim exacerbent les craintes d’un procès politique déguisé. Les observateurs s’inquiètent du fait que ces actions pourraient établir un précédent pernicieux, décourageant toute forme de contestation dans un pays déjà en proie à des crises multiples.

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